L’historien et l’appareil photo : autour d’un projet d’archivage documentaire

Genèse et concrétisation d’une idée

Depuis 2019 et mon premier grand séjour de terrain (à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, avec au passage quelques jours passés à Port-Vila, au Vanuatu), j’ai pris l’habitude d’emporter mon appareil photo dans mes bagages à chaque déplacement lié à mes recherches. L’idée n’était pas tant de m’en servir pour la reproduction des archives que je pouvais être amené à consulter, mais plutôt à m’intéresser de plus près à l’endroit où je me trouvais et aux potentielles traces de la Seconde Guerre mondiale, de la France libre et/ou de la Résistance qui pouvaient s’y trouver. Je me suis ainsi mis à documenter de cette manière mes visites de musées et de mémoriaux, les monuments aux morts, monuments commémoratifs et noms de rues rappelant événements ou personnalités de la France libre que je pouvais croiser, en mettant particulièrement l’accent sur les éléments liés au Pacifique – ma région de prédilection – mais en m’intéressant également de près, dans la mesure du possible, à la résistance française au sens large.

Au fil du temps, je me suis retrouvé avec un volume d’images assez conséquent, du moins assez conséquent pour envisager un premier dépôt aux archives, en considérant que d’autres pourront suivre dans le futur. Dans un premier temps basé à Paris, où les lieux de mémoire dédiés aux conflits mondiaux et à la résistance sont particulièrement nombreux et aisément accessibles, j’ai notamment pu développer ce projet à partir d’un séjour à Tahiti en novembre-décembre 2021 puis de mon installation sur l’île en juin 2022 dans le cadre de ma thèse. Certains des déplacements entrepris, notamment ceux à Bora Bora et à Hawai’i (tous deux conduits depuis Tahiti), ont plus ou moins spécifiquement été dédiés à des visites de terrain sur les traces, vestiges et mémoires de la Seconde Guerre mondiale, de même que l’ont été certaines visites parisiennes telles que celle du mémorial de la France Combattante au Mont Valérien. Ces séjours et ces visites ont ainsi donné lieu à la prise de nombreux clichés. Il me semblait ainsi pertinent de les rendre accessibles à la communauté des chercheurs, notamment ceux s’intéressant aux questions de mémoire du second conflit mondial.

S’est alors posée la question de l’institution dépositaire de ce corpus d’images qui, à la fin 2023, en comptait plus d’une centaine. La réponse fut ainsi trouvée au détour de la 25^e conférence bisannuelle de la Pacific History Association à laquelle j’avais pris part en novembre 2023. J’ai eu la chance d’y rencontrer Kari James, Executive Officer du Pacific Manuscripts Bureau, qui s’est immédiatement montrée intéressée par l’éventualité d’un dépôt (et je l’en remercie à nouveau très chaleureusement), dépôt qui s’est finalement concrétisé au début du mois d’août 2024.

Si le Pacific Manuscripts Bureau, basé à l’Australian National University à Canberra (Australie), repose sur un réseau de bibliothèques partenaires dont malheureusement aucune ne se trouve en France à ce jour (la seule bibliothèque partenaire en Europe est celle de l’université de Bergen, en Norvège), il demeure malgré tout possible d’accéder à ce fonds photographique en se rapprochant du Bureau ou de moi-même – je me ferais un plaisir de communiquer les éléments pouvant intéresser !

Une première étape donc pour ce projet documentaire qui, je l’espère, sera amené à se développer au fur et à mesure des recherches.

Liens et documents

Pour accéder à la collection sur le site du Pacific Manuscripts Bureau

Pour télécharger l’inventaire de la collection (.pdf)

Galerie

Puisque l’on parle de photographies, en plus de l’image d’en-tête également intégrée au corpus, je vous en propose une petite sélection ci-dessous :